Presque un mois que tournait en boucle dans ma tête la chanson « Week-end à Rome » d’Etienne Dao ; ça tombait plutôt bien puisque je m’envolais le 31 mai au matin pour l’Italie. Ce n’était pas pour visiter Rome en Vespa façon Vacances romaines mais pour déambuler dans Milan en Tram. Malgré mon lourd dossier dans les transports italiens (cf. Une amende non payée prise en mars 2013 entre Florence et Pise pour non compostage de billet), je n’ai pas eu peur de prendre tram et métro, en fraudant un chouïa qui plus est – aventure quand tu nous tiens !
Ma première et principale impression de Milan fut : « Nom de nom ! Moi qui n’apprécie l’Italie qu’en vacances voici une ville dans laquelle je pourrais facilement vivre. » Il faut dire que j’y ai passé suffisamment de temps pour avoir l’occasion de paresser, de me promener, de goûter à la ville sous tous les temps, et de m’imprégner rapidement de l’atmosphère agréable de la cité Lombarde.
Milan, capitale de la mode
J’ai commencé ma découverte de la ville par une virée Shopping où j’ai pu m’acheter le nécessaire pour me sentir en harmonie avec mon environnement : une capeline noire qui m’a value de me faire arrêter à plusieurs reprises à coups de « Bello capello Signora». Les rues qui entourent le duomo, donc le centre de la ville, sont toutes des rues commerçantes, pour la plupart piétonnes. Si la plupart des magasins ici sont (à peu près) accessibles – Zara,H&M, Massimo Dutti, …- la galerie Vittorio Emmanuel II abrite des grandes marques comme Prada. Toute en acier et verre, surmontée d’une coupole, la galerie est impressionnante et témoigne du style architectural du XIXème, contrastant avec le style gothique du duomo. Me limitant à mes faibles revenus, j’ai préféré ne pas tenter le sort en faisant du lèche-vitrine dans le quadrilatero d’oro, une des raisons pour lesquelles il me faudra revenir à Milan, avec plus d’argent.
Milan culturelle
Ville des Sforza, Milan est depuis le moyen âge un important centre politique et culturel en Europe et abrite aujourd’hui de nombreux musées et églises couvrant une large période de l’histoire de l’art lombarde. Il a été difficile de sélectionner les expos, les musées et les monuments que l’on voulait voir, les horaires un peu particuliers – fermés le lundi ou le mardi, ouverts seulement le matin – nous ont permis de choisir par élimination, nous avons donc fait trois sorties culturelles : le duomo, le musée du novecento et enfin la pinacothèque.
Difficile de rater le Duomo, il se dresse au centre d’une grande place et est visible depuis toutes les artères qui y mènent. Belle architecture gothique imposante et fine, j’ai pu admirer la cathédrale par tous les temps : au soleil de fin d’après midi le premier jour en écoutant assise sur les marches un concert donné sur la place, sous la pluie et les nuages le lendemain, j’ai même pu voir la façade illuminée de soleil tandis que je me trouvais moi-même trempée par une averse à quelques mètres de là.
L’intérieur du Duomo est moins impressionnant que l’extérieur mais vaut tout de même le détour : cinq nefs (comme Notre-Dame de Paris) dont j’ai tenté vainement de reproduire les enchevêtrements de voûtes, superbes vitraux, tombeau de Charles Borromée – (Homme on ne peut plus important de la fin du XVIe qui a tenté de retransmettre un modèle de cardinal plus proche de ses fidèles et qui ne cherche pas simplement à s’en mettre plein les fouilles -, et étonnante statue d’un homme portant sa peau en manteau, sans doute un travail sur l’anatomie plutôt en vogue à la Renaissance.
Autre temps, autres mœurs, autre art : c’est parti pour la visite du musée du Novecento (du XIXème siècle) qui se situe en face du Duomo. Je ne connaissais pas grand-chose à l’art italien contemporain, j’avais seulement lu quelques passages dans les guides à propos du « futurisme », ce qui ne m’évoquait pas grand-chose. Le musée est présenté de façon chronologique et thématique et commence par une collection privée regroupant du Picasso, du Braque, du Modigliani, … De quoi se mettre dans l’ambiance. Se suivent ensuite des galeries de peintures futuristes, surréalistes, avant-gardistes, à propos desquelles je n’ai pas retenu beaucoup d’infos. J’ai, comme toujours, eu plus de mal à apprécier les expositions abstraites contemporaines du dernier étage, ce qui a été compensé par la superbe vue que la baie vitrée offre sur le Duomo et la galerie Vittorio Emmanuel, et qui vaut à elle seule le détour.
Petit plus : le museo del Novecento est gratuit pour les citoyens européens de 18 à 25 ans.
Dernière halte culturelle : le quartier de Brera. Après avoir visité le théâtre de la Scala dont la découverte donne envie de se replonger dans Stendhal, on se dirige vers la Pinacothèque, le long des petites rues animées aux façades colorées. Le musée se trouve en fait au centre de l’école des beaux arts de Milan et la cours principale est donc colonisée par des étudiants, leurs grandes pochettes à dessins sous le bras. Le Musée abrite des œuvres plus classiques, et qui donc m’émeuvent plus. Les premières salles contiennent des œuvres du XIV (mes préférèes) et les dernières exposent des toiles des maîtres hollandais du XVIIe, mais peut-être à cause de la grande richesse du musée, je ne m’y suis pas attardée.
Milan « à la cool »
Mais ce week end à Milan c’était aussi l’occasion de se poser tranquillement et de profiter de l’ambiance générale et du beau temps.
On commence avec une sieste non prévue au parc du Palazzo Sforzesco. Ce dernier étant fermé, on s’est contentée de prendre des pizzas et une polenta milanaise à emporter dans une sorte de marché de « Food Truck » qui se trouvait devant, pour déguster sur l’herbe. La polenta n’a pas fait fureur, en revanche la sieste qui a suivi et la tranquille balade autour du lac ont remporté l’assentiment de tous. Le palazzo ressemble, comme beaucoup des palais italiens je trouve, plus à une forteresse qu’à un palais tel qu’on pourrait le voir en France. Les longs murs d’enceinte en brique rouge, les tours de guets en feraient presque une prison, ce fut d’ailleurs une caserne où se sont installées à plusieurs reprises les troupes d’occupation.
Le soir autre direction : le quartier des Navigli. Et pour commencer, la descente depuis le Duomo jusqu’aux anciens canaux à travers des rues très passantes, peuplées de bars et de jeunesse. On tombe alors sur d’anciennes colonnes de temple romain, posée devant une église. Les immeubles sont colorés, l’ambiance est joyeuse, on à hâte d’arriver aux Navigli. Le premier canal sur lequel on se retrouve est franchement vide : à peine un ou deux bar, et autant de touristes. C’est ça que le guide nous a vendu ? Poussées par la curiosité on pousse la visite un peu plus loin et on tombe ENFIN sur un canal aux quais entièrement piétonniers, avec une foule grouillante, et c’est ici, sous le soleil qui chauffe encore, que nous nous asseyons, une glace à la main, pour regarder passer les gens, les pieds au bord du canal. Le quartier a beau semblé touristique, il est au moins très animé, de quoi passer une agréable soirée.
Je suis malgré tout repartie de Milan avec une pointe de regret, de manque, de “il y a quelque chose que je n’ai pas vu”. J’avais initialement prévu de faire un détour d’une journée par les lacs italiens mais le temps tournant à l’orage m’en a dissuadé. C’est pourtant l’un des atouts majeurs de la ville: être une grande ville qui bouge et se trouver à seulement une heure de la grande nature, aux pieds de montagnes. C’est l’une des raisons – pour ne pas dire principale – qui me poussera à organiser très prochainement un week-end “Lacs italiens” pour profiter pleinement de Côme, de Garde, de Bellagio et de ces noms qui me font déjà rêver.
Chouette article ! Je viens justement de découvrir la Lombardie, ça tombe à pic 😉 ! J’ai fait un article sur mon retour de voyage si ça t’intéresse : https://mordusditalie.com/programme-semaine-lombardie-milan-alentours/.
A presto !
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