Kotor est la plus grande attraction touristique du Monténégro, accessible depuis Dubrovnik, les bouches forment des sortes de Fjords norvégiens dans l’adriatique se creusant en trois baies: la baie de Kotor, la baie de Perast et la baie de Tivat. Finis les hôtels et les lits douillets, nous sommes arrivés à destination et nous commençons le camping, à Morinj un petit village de la baie de Perast, sans charme particulier mais avec une petite plage pour se baigner. La température grimpe rapidement mais malgré l’aspect fermé des baies, la mer est froide. Nous sommes restés 3 nuits dans les bouches de Kotor, de quoi profiter de la baignade et visiter les principaux sites : Perast, Kotor et la péninsule de Lustica.
- Perast
La première chose que j’ai pu constater au Monténégro c’est que rien n’est très grand, les villes en particuliers se parcourent rapidement et les édifices ne sont jamais aussi impressionnants ou majestueux qu’en France ou en Italie. En gros j’ai été assez déçue au niveau culturel, cependant Perast est restée une découverte agréable : l’emplacement du site – au centre de la baie – et le côté vénitien du village en fait une halte incontournable. Ancien repaire corsaire, sous domination vénitienne dès le XVème siècle, Perast a acquis ses lettres de noblesses à la bataille navale de Lépante en 1571 où la ville combattait aux côtés des vénitiens et de la chrétienté contre les ottomans. Il faut savoir que si par chez nous le « péril ottoman » demeurait plutôt abstrait, la preuve en est que la France a préféré ne pas participer à cette fameuse bataille de Lépante ; sur les bords de l’Adriatique et dans les Balkans la menace était toute autre, et les principales constructions militaires – remparts, flottes, etc. – avaient pour but de se protéger contre les ottomans.
L’architecture générale rappelle par endroits les palais vénitiens non seulement pour la présence du lion de Saint-Marc – symbole de Venise – mais aussi pour le tracé général de la ville. Perast contenait à son apogée un très grands nombre de palais – on parle de 200 – surmontés grandes fenêtres et de balcons. Aujourd’hui la moitié de la ville paraît inhabitée, en traversant la rue principale on peut apercevoir à l’intérieur des murs que la végétation a repris ses droits. Ne pas manquer de prolonger la visite en montant l’un des multiples escaliers pour avoir une vue sur le campanile face à la baie.
Au centre de la baie se trouvent deux îles : sur la première se trouve l’église orthodoxe Notre-Dame du Récif. L’île a été érigée artificiellement après une apparition de la Vierge qui aurait guéri un marin se trouvant là, les habitants ont alors renforcé le récif au cours du temps pour y construire un lieu de culte important qu’on peut atteindre par bateau (5 euros la traversée), l’église en elle-même ne m’a pas laissé de souvenir impérissable, mais elle abrite une collection intéressante de dons, notamment de tableaux représentants des tempêtes et des naufrages. En face, une autre île abrite une abbaye devenue propriété privée et donc non visitable mais dont le bateau en fait le tour. Sous la lumière de fin d’après-midi l’île ressemble à l’île des morts d’Arnold Böcklin.
Enfin en retournant vers Pisan, nous avons fait un petit arrête au monastère de Banja où on est accueilli par la mère abbesse après avoir sonné à l’entrée. Elle nous ouvre sa chapelle avec des icônes et nous donne un sirop au miel pour la toux fabriqué par les sœurs, ce qu’on appelle « un remède de bonne sœur ».
- Kotor
A Kotor c’est une toute autre ambiance, le fjord est plus accessible c’est donc ici que se rendent les gros navires de croisières faisant le tour de l’Adriatique, les bateaux déversent les touristes et la tranquillité de Perast est bien loin. La vieille ville est entourée de remparts, elles-mêmes entourées de douves. Sur la montagne qui se dresse au-dessus les remparts s’élèvent aussi et un chemin mène à un lieu de culte, auquel nous ne sommes pas allés, trop chaud, trop long. La cité se développe au XIIe siècle mais la région est propice aux tremblements de terre et aux attaques navales – Frédérique Barberousse ravage la ville notamment – , c’est donc une ville construite par les vénitiens qui reste aujourd’hui. Difficile de ne pas remarquer l’emprunte vénitienne, lion de Saint-Marc, fenêtres type renaissance ou baroque, etc. La ville est un peu trop touristique mais reste très belle, aucun plan concret, les ruelles se suivent dans aucune logique et on s’y perd avec plaisir.
- Péninsule deTivat
Après Kotor nous sommes allés faire un tour en voiture sur la péninsule de Lustica. Le but : trouver une plage, une crique et s’y baigner tranquillement. MAIS le Monténégro n’est pas la Croatie et dispose de peu de côte, chaque centimètre de plage est donc utilisé, exit l’image idyllique de la plage en solitaire au coucher du soleil. Les routes sont encombrées des kilomètres avant d’atteindre la mer, en prime la route est franchement mauvaise et on se fait de belles frayeurs. Le trajet paye pourtant puisque au retour on peut contempler la péninsule qui fait beaucoup penser à la Corse, puis l’ensemble de la baie de Kotor et de Risan au coucher du soleil, et c’est beau !
Seul petit regret : ne pas avoir emprunter la route Serpentine qui mène de Kotor au parc du Lovcèn et qui offre une superbe vue sur les bouches.