Le parc national du Durmitor au Monténégro

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Le Durmitor est l’un des deux gros massifs montagneux de Monténégro, ce qui explique en partie son nom (Crna Gora = montagne noire en serbo-Croate), le second se trouvant à la frontière avec l’Albanie. Ne pouvant pas tout visiter en 10 jours on a choisi de visiter  Durmitor où nous avons dormis à l’ombre du Bobotov Kuk tout près de la capitale de la région : Zabljak.

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Le Durmitor est peut-être ce que j’ai préféré au Monténégro pour pleins de raisons : on n’y trouve pas le même genre de tourisme que sur la côte, les gens sont ici principalement pour faire de la randonnée, pas de bling bling, de m’as-tu vu, tout le monde est en polaire Quechua en plein mois de juillet mais il faut dire qu’à plus de 1000m d’altitude il fait froid. Il y a peu de monde ici, pour preuve, nous avons rencontré 2 jours de suites à 2 randos différente une jeune randonneuse française, bien heureuse qu’on puisse la ramener à Zabljak après une journée de 10h de marche puisque faire du stop ici, c’est s’exposer à attendre longtemps, très longtemps.

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Ensuite le Durmitor est apaisant  : ici il n’y a presque personne ou alors des paysans fauchant leurs champs pour en faire des bottes de foin à l’ancienne, le genre qu’on voit sur les tableaux de Monet. Les paysans, fait singulier n’ont tous que trois dents, ils ne parlent pour la plupart que le Monténégrin mais sont pourtant ravis de vous aider quand vous vous perdez entre les champs et les bois, parce qu’ici toutes les routes se ressemblent et les panneaux sont écris en cyrillique. Il ne fait pas caricaturer non plus, le Durmitor est en train de s’ouvrir et il y a partout des constructions de maisons ou chalets dans le but de faire de la station du coin une grande station de ski et de Zabljak un grand centre touristique. Il en reste que pour le moment se balader dans le parc national donne une impression de voyage dans le temps.

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Diversité des paysages. Si vous tapez Durmitor dans google vous tomberez surement sur les massifs montagneux qui rappellent de près les Alpes, ou plutôt les Dolomites italiennes. Même si ça parait être un paysage bien connu tout d’abord ça reste l’un des plus beaux paysages que j’ai vu, mais j’ai toujours préféré la montagne à la mer, les crêtes qui se dessinent majestueuses plutôt que la vue de l’eau qui se fond avec l’horizon. Ensuite le Durmitor ce n’est pas que des montagnes, face aux crêtes, sur le plateau de Zabljak on retrouve des grandes prairies qui rappellent – tel que je me les imagines – les steppes de Mongolie ou les grandes plaines américaines du nord, enfin un lieu idéal si vous êtes branché équitation.

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Le Durmitor se visite à pied, on a donc profité de ces trois jours pour faire des randos, plus ou moins longues, qui valaient vraiment le coup.

  1. Crna Jezera et ses airs québécois

La première rando partait directement de notre appartement, en théorie 1h30 pour se rendre au lac noir, l’une des randos les plus touristiques du coin. Le lac noir est assez connu et accessible en voiture ce qui permet de ne faire que le tour du lac, ou plutôt des lacs. Prévu pour les randonneurs du dimanche, le tour du lac doit compter bien 2h et n’est pas de tout repos : montées, descentes abruptes, caillasse. Le lac a beau être touristique il est facile de s’isoler et tout à coup, mis à part le sommet gris qui surplombe le lieu, on se croirait au Québec. Il faut payer 2euros pour entrer dans le parc national du lac et deux euros de plus pour le parking, mais le gérant de l’hôtel nous a indiqué un chemin à travers les bois nous permettant de ne pas passer par l’entrée officielle, et donc de ne pas payer.

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Malgré les moustiques et les essaims d’abeilles qui bourdonnent il est franchement plus agréable de traverser les bois, sans compter que nous arrivons en fin d’après-midi, à l’heure où la lumière est la plus belle et l’ombre des montagnes recouvre peu à peu le lac. Le tour du lac en lui-même compte bien 2h et n’est pas de tout repos, il y a en fait deux lacs qui se rejoignent surement lorsqu’il y a suffisamment d’eau. Si le lac est assez touristique on peut tout de même facilement s’isoler et profiter au calme de l’eau dormante du lac.

Balade de Crna Jezera : 3h30 à pied, 1h30-2h si on prend la voiture jusqu’au lac. // Difficulté : facile.

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  1. Le canyon de la Tara

On a mis du temps à trouver le chemin de cette rando, assez courte mais riche en paysages. La carte d’état-major indique très mal la route pour s’y rendre, il faut en fait passez sous le grand Hôtel – version grand hôtel de l’ère socialiste – pour poursuivre vers des petits villages. Tout se ressemble, il y a des dizaines de routes non indiquées, mais se perdre sur la plateau, entre les bottes de foin et les champs n’est pas pour me déplaire. La rando consiste normalement en un aller-retour pour se rendre au-dessus du Canyon de la Tara, au bout du plateau. Je n’étais vraiment pas rassurée, le canyon est très profond, la falaise franchement raide, mais la vue est à couper le souffle si vous n’avez pas le vertige. LE contraste entre le plateau et le canyon est saisissant. On a préféré faire une boucle pour retourner à la voiture et couper à travers champs façon Bilbo Baggins. Autrement dit, j’ai adoré!

Balade au-dessus des gorges de la Tara : 1h30 // difficulté : facile.

 

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  1. Rando autour du Bobotov Kuk

Cette fois-ci rando en montagne, obligation de s’équiper :bâtons de rando, bonnes chaussures et gros sac pour mettre le pique-nique. On avait mal appréhender le parcours, il n’y avait pas qu’un col à monter mais bien deux, et le premier se grimpait à la force des bras ressemblant plus sur la fin à de l’escalade qu’à de la rando. L’arrivée au premier col, environ 2000m d’altitude donne vue sur une vallée glacière avec en son centre un lac, mais après déjà 4h de marche et orage menaçant on a préféré écourté la balade et ne pas redescendre jusqu’au lac. Comme toute rando de montagne on y rencontre une flore particulière, même si je n’y connais rien, il y avait, parait-il, de superbes gentianes, mais j’ai surtout apprécié de faire la fin de la balade avec des vaches et des moutons guidés par leur berger. Le gros plus de cette rando pour les géographes et géologues c’est l’observation de strates et de plis, vraiment superbes, que l’on voit un peu partout tout au long de la marche. J’étais épuisée à la fin de ces presque 6h de marche, je me suis demandée comment faisait le berger chaque jour pour faire presque la même chose.

Rando autour du Bobotov Kuk : 5h sans pause, 6h si pique-nique // difficulté : moyenne.

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Le Durmitor a été une découverte pour moi qui ne voulait même pas me rendre dans les montagnes, mais quelle découverte! On en ressort apaisé et reposé. Un lieu à voir pour qui aime les grands espaces.

Et pour finir: le tout en image. Une vidéo qui mixe mes trois randonnées en Durmitor. Si avec ça vous n’avez pas envie d’y aller… Je ne peux plus rien.

Conseils pratiques :

Logement – préférer un appartement ou une hutte qui ne coûtent pas vraiment plus cher qu’une tente et qui permettent d’être au chaud et surtout de manger chaud

Nourriture – prix absolument dérisoires

Itinéraire : prendre une carte d’état major, routes pas forcement bien indiquées, mieux vaut déchiffrer le cyrillique.

6 thoughts on “Le parc national du Durmitor au Monténégro

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