La Nouvelle-Orléans nous a accueillies avec un joli 25 degrés qui contrastait avec le -20 de New-York, ça y est, les vacances les vraies, celles où on peut se mettre en jupe, sans collant, et déjeuner sur la terrasse. C’est comme ça que Nola m’est apparue au premier abord : une ville de vacances, comme les stations de la côte l’été avec des gens, des cafés en terrasses, de la musique partout. Sauf qu’à Nola c’est tout le temps. J’avais pas tout à fait tort, étant la seule ville des USA où la consommation d’alcool sur la voie publique est autorisée Nola devient une ville de week-end ou de vacances pour beaucoup d’américains. L’ambiance y est – très – différente de ce qu’on a pu voir ailleurs : ici on saisit le moindre prétexte pour faire la fête et ça vous colle un sourire sur le visage qu’il est difficile d’ôter.
Alors voici en quelques points ce que j’ai adoré à Nola :
- Le French Quarter
Ne vous étonnez pas si on vient vous demander si ça ressemble à la France, ou si vous vous sentez chez vous ici, en Louisiane on est très fier de son héritage français, même si les français ne sont pas restés si longtemps que ça, ils sont partout : le nom de rues – rue de Chartres, rue Bourbon – les statues et les noms des places en l’honneur de Charles de Gaulle ou de Napoléon. Mais les plus francophiles ce sont les Cajuns, ces français débarqués en Acadie au XVIIe siècle et qui ont fuit la déportation organisée par les anglais au XVIIIe pour finalement se retrouver à l’autre bout du continent : en Louisiane. On a donc pu assister à la cérémonie des 250 ans de la déportation des Acadiens, et l’arrivée des 200 familles à la Nouvelle-Orléans en présence des descendants. Moment imprévu et très étrange : des Américains qui parlent comme les français d’autrefois, en costume et chantant de vieilles chansons françaises. On a aussi pu constater que l’histoire à l’américaine n’est pas très objective et les sources on s’en fout un peu, il faut retenir que les Anglais sont méchants et les Acadiens courageux, en particulier ce brave Joseph Broussard dit Beausoleil – leur héros.
Pour le reste rien de très français dans ce French Quarter, l’architecture y est en fait de type espagnole coloniale ou créole, mais c’est superbe, authentique – assez rare aux USA puisqu’ils adorent imiter le vieux – coloré. Un quartier de dimensions humaines, avec du jazz à tous les coins de rues, et des vestiges du Carnaval achevé quelques jours plus tôt, une ambiance bien festive, un vrai plaisir de s’y promener encore et encore en prenant en photo quinze fois les mêmes maisons, mais waow, elles sont trop belles. Je précise que ce vieux quartier n’a pas été touché par l’ouragan, comme le reste de la ville du XVIIIe – sur les rives du Mississippi – qui n’est pas construit sur les marais.
2 – Les rives du Mississippi
Rien que de le dire me fait rêver, je n’arrivais pas vraiment à y croire, j’étais sur les rives du Mississippi. Il faut préciser que j’ai découvert Lucky Luke il y a peu donc forcément « En remontant le Mississippi » s’imposait tout de suite comme référence, en particulier quand on aperçoit le grand pont qui passe au-dessus du fleuve et qui ressemble à s’y méprendre à celui de la BD. Après vérification la construction du pont se fait à Saint-Louis, plus en amont, mais n’empêche, avec en prime l’un des derniers bateau à aube à vapeur, le Natchez, amarré sur les rives du fleuve, on s’y croirait ! La balade le long du Mississippi est très agréable, même si le fleuve est pas très beau – ce n’est que mon humble avis.
3 – Le Garden District
Pour se rendre dans ce quartier obligation de prendre le tramway. Tous les trams à Nola sont des vieux trams en bois qui ne sont pas toujours plus rapide que la marche à pied, mais celui pour Garden district – le vert – est plutôt rapide. Il se prend vers le Business district et il faut s’arrêter à First street, de là on a accès au quartier huppé de Nola, qui lui non plus n’a pas été touché par Katrina. Ce quartier s’étend sur plusieurs blocs, jusqu’à Magasin street, et comporte beaucoup de très grandes villas de l’époque coloniale et d’après, notamment la demeure du consul de France.
Découverte du l’architecture greek revival, ces grandes maisons bordées de colonnes grecques, quelques maisons créoles, toutes très bien entretenues, toutes un peu kitsch à leur manière mais on s’y habitue ici et on oublie qu’en France ça ne passerait pas du tout. C’est une promenade calme, agréable et qui permet de rêver et d’imaginer sa maison de riche à Nola : on s’était décidés pour une demeure avec tourelles médiévales, immense bibliothèque et intérieur de type riad marocain. Je vous jure qu’à Nola ce serait du dernier chic.
4- Business district
Où l’on se souvient que Nola est aussi une ville A-mé-ri-caine, building, grands boulevards et compagnie OUI MAIS avec des palmiers qui donnent un côté californian life, et ces boulevards glacés à NYC deviennent vraiment sympa à arpenter à Nola, avec un gobelet de Dr.Pepper repli à moitié de glaçons pour adopter le Nola way of life.
5- La Bouffe, le Jazz, les gens
Les gens sont adorables et viennent vous parler pour vous conseiller des super trucs à faire ou seulement pour vous raconter leur vie, en particulier LEUR Katrina, sujet qui revient dès qu’un néo-orléanais discute.
Le Jazz est partout, vraiment partout, mais du vieux jazz, celui que même moi j’aime écouter.The place to be pour une bonne soirée jazzy c’est Frenchmenstreet dans le Faubourg Marigny : plusieurs bars avec concerts – payants – les plus connus sont surement le Spotted cat et le Snugg Harbor.
La nourriture : quelques jours ici c’est beaucoup de kilos en trop. On ne mange pas très fin, et en plus on mange beaucoup. Au menu : Muffuleta et Po-Boy – des sortes de gros sandwich avec pleins de trucs dedans – ou encore cuisine Cajun. Bravo à ceux qui arrivent à finir leur plat. Et pour le dessert, l’incontournable beignet du Café du Monde qu’on déguste même par gourmandise.
Enfin nous n’avons pas eu vraiment le temps de visiter le quartier de Trémé, le quartier noir de Nola, hormis l’église Sainte-Augstine où se déroule une messe Gospel à 10h tous les dimanches. Le quartier craint encore un peu et il vaut mieux le visiter avec un guide, notamment depuis katrina car ce fut un des quartiers les plus touchés, mais je pense que cette visite vaut vraiment le coup.