Avril 2015 – Pluie et Vent sur toute la France, sur la Bretagne en particulier. Mus comme toujours par un grand optimisme nous prenons la voiture jusqu’à Paimpol et l’embarcadère pour l’île de Bréhat en se disant « On verra bien, ça va peut-être se lever. » Bon. Ça ne s’est pas levé. Mais maintenant, puisqu’on est là, pourquoi ne pas prendre le bateau et s’il fait trop moche on revient dans l’heure.
Alors nous avons pris le bateau et profité avec joie pendant les dix minutes que dure la traversée, de la mer agitée et du vent qui nous fouette. Ca faisait des années qu’on voulait visiter l’île de Bréhat qu’on voit toujours en photo sous un grand soleil avec de l’eau bleu turquoise, mais marre d’attendre, on la parcourra sous la pluie. Seulement surprise ! Il ne pleut pas ici et il fait bien plus chaud, même si le soleil ne pointera pas le bout de son nez il est possible de se promener pendant quelques heures pour faire le tour de l’île, et je crois même que je préfère l’avoir vu sous cette lumière sombre que sous le soleil.
J’ai vraiment aimé Bréhat, je m’attendais à une île très chic, très bourgeoise – ce qu’elle est – et surtout une île très rocheuse, mais les paysages évoquent plutôt la Cornouailles ou le Dorset anglais, enfin un lieu où on verrait bien Jane Austen ou Daphné Du Maurier se poser pour écrire un roman. D’ailleurs c’est ce que devrait être Bréhat : une île à écrivains. Faire le tour de l’île à pied prend 4h, c’est ce qui était écrit sur les panneaux en tout cas, mais puisqu’on devait reprendre le dernier bateau pour 19h on s’est contenté de marcher jusqu’au phare de l’île du Nord.
Le chemin commence dans le village qu’on doit traverser jusqu’au bourg avant de se perdre un peu dans les champs entre petites maisons, vaches et plages. Village adorable avec petites et grandes maisons et surtout tout plein de végétation pour encadrer les fenêtres et les portes. Tout était très vert, très simple et assez sauvage pour me plaire. On se serait cru à plusieurs moments dans la Comté, je n’aurais pas été étonnée de voir un hobbit sortir d’une maison sous la colline. Les gens qui vivent ici sont principalement des vacanciers mais en cette saison l’île est plutôt calme : on croise quelques touristes, deux trois personnes en vélo et ciré jaune, et… un éleveur de vaches avec son chien jappant pour faire rentrer les donzelles chez elles.
Se promener dans Bréhat c’était un grand bol d’air frais, le plaisir de n’entendre que la mer, le vent, de sentir le sel, la pluie, de prendre mille photos de barques, de rochers, de s’imprégner d’une atmosphère paisible et qui pourrait en un rien de temps devenir angoissante. Le vent qui nous emmêle les cheveux emporte avec lui les soucis qui pouvaient peser sur le cœur et on respire enfin. Est-ce Bréhat que j’ai aimée ou la promenade dans une campagne pas complétement domptée ? Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il fasse très beau, je pense que l’île de Bréhat ne peut que plaire à celui qui y pose le pied. Et je la rajoute sur la liste des endroits où j’aimerais bien avoir une maison – juste après les îles d’Aland et les Feroe.