Dimanche 17h, quand la nuit sera sur le point de tomber, qu’il fera froid, quand vous sentirez la déprime monter face à cet événement insurmontable qu’est le lundi matin et la reprise du boulot, je vous conseille de vous poser devant la télé, avec une tasse de thé, et pourquoi pas quelques viennoiseries, et d’allumer ARTE : c’est le moment de Personne Ne Bouge, PNB pour les intimes.
Personne Ne Bouge est une émission culturelle hebdomadaire d’Arte de 30 minutes qui s’organise autour d’un thème, un fil rouge autour duquel se déclinent huit rubriques relatives à différents modes de culture. Créée en 2012 et présentée par les voix off de Philippe Collin et Xavier Mauduit, la formule de l’émission s’est modifiée ces dernières années, des rubriques disparaissent, d’autre apparaissent, mais le principe demeure le même : à travers divers supports culturels –filmes, clips, livres, mode, …- l’émission passe en revue un thème assez large qui peut être à peu près tout et n’importe quoi. Si fréquemment l’émission s’attache à parler d’un pays – l’Argentine, l’Autriche,… – d’une grande figure – Napoléon, David Bowie, – d’une période historique, ou de grands réalisateurs ou acteurs, elle peut aussi s’intéresser à des sujets plus concrets –les motos, les célibataires, etc – ou plus abstraits voire philosophiques comme « le désir » – encore disponible sur Arte +7.
J’ai découvert PNB il y a plus d’un an, lors d’une émission sur « les jeunes filles en fleurs », le sujet m’a bien entendu parlé, le reportage portait sur Sofia Coppola et son œuvre, en particulier « Lost in Translation », mon film préféré, je n’ai pas zappé, et depuis je n’en ai raté presqu’aucun.
Si PNB s’intéresse à tous les modes culturels, il me semble que c’est à propos du cinéma qu’on peut en apprendre le plus, n’y connaissant personnellement absolument rien, je découvre, j’apprends, je m’inspire. Des spécialistes analysent films, scènes et réalisateurs sans jamais spoiler et poussant toujours plus loin la réflexion. Ma fréquentation plus régulière des salles de cinéma, notamment pour visionner de vieux films, en est la conséquence première. L’émission permet de se refaire une culture générale et conduit à chercher à approfondir les débuts de connaissance qu’elle apporte.
Très abordable et placée sur une tranche horaire où on n’a pas grand-chose à faire l’émission devrait plaire à tous. Le ton décalé, humoristique et bien souvent anachronique des journalistes qui ponctuent l’émission de petites saynètes amenant la rubrique suivante et qui rythment l’émission font de ce magazine culturel accessible à tous un formidable moyen de vulgarisation. Il ne s’agit pas ici d’une culture élitiste, on y traite de toutes les formes culturelles, de tous les types de film ou de musique, je regrette d’ailleurs un peu pour ma part la disparition de la rubrique littéraire qui consistait à expliquer en quelques phrases l’histoire, l’analyse et la postérité de célèbres romans. Mais il en faut pour tous les goûts et surtout pour tous les arts, la formule se modifiera peut-être à nouveau en septembre prochain.
J’espère que ce rendez-vous culturel hebdomadaire pourra réveiller vos dimanches après-midi comme c’est le cas pour moi, en permettant notamment de ne pas culpabiliser sur le cocooning poussé l’extrême. «Je ne fais pas rien, je me cultive: je regarde Personne Ne Bouge. »
Personne Ne Bouge – à 17h chaque dimanche sur Arte.