Le musée de l’Oeuvre Notre-Dame

Le premier dimanche du mois c’est l’occasion d’aller visiter les musées nationaux qui coûtent si cher à Strasbourg – malgré mes 25 ans je ne peux pas bénéficier de réduction puisqu’il faut être AUSSI étudiant – du coup je me limite à un musée par mois puisque tout est gratuit. En contrepartie il est impossible d’avoir un audioguide on doit donc se contenter des panneaux explicatifs, souvent très bien faits. MAIS Strasbourg a trouvé une super idée pour rendre ces visites un peu plus funky : à partir de 14h30 commence le « Musée pour tous », des étudiants en histoire et histoire de l’art sont présents dans les salles pour analyser, expliquer et répondre aux questions de ceux qui veulent. Ils sont jeunes, s’y connaissent et sont souvent très sympas ça rend la visite un peu plus chaleureuse. Je n’ai pas trop envie de demander s’ils sont payés ou non, quand on fait ce genre d’études l’exploitation semble la règle.

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Ce dimanche je suis donc allée au Musée de l’œuvre Notre-Dame, en face de la Cathédrale Notre-Dame, juste à côté du palais Rohan. Ce musée crée en 1931 abrite depuis sa création certaines des sculptures et autres œuvres de la statuaire médiévale de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg pour les conserver des intempéries. Des copies ont été réinstallées sur la cathédrale pour remplacer les originaux. On pourrait râler un peu d’avoir une cathédrale « fake » mais la plupart de ces statues sont situées dans des lieux presque inaccessibles de la cathédrale et les avoir dans le musée permet d’apprécier le travail de l’artiste et les détails de l’ornementation et du décor de l’art médiéval.

Evidemment après avoir suivi des études d’histoire et d’histoire de l’art, notamment avec un UE sur l’art gothique, mon avis n’est pas tout à fait objectif : j’ai donc ADORE le musée. Les premières salles m’ont un peu fait penser à The Cloister à New-York, d’ailleurs l’une des statues de la cathédrale y est actuellement abritée, avec pour seule différence que le lieu est plus adapté à la présence d’un cloître gothique que les faubourgs de Harlem. La découverte des salles se fait dans l’ordre chronologique, depuis le Roman – XIIe siècle, la cathédrale ayant été construite en 1130,  jusqu’au au XVIIe siècle. On y admire, outre les sculptures, des vitraux, des pièces d’orfèvrerie, des tableaux, des tapisseries, et depuis peu, des dessins d’architecture médiévaux.

Toute cette collection n’est pas issue uniquement de la cathédrale de Strasbourg mais de toute la région du Rhin supérieur, et offre un excellent aperçu de la richesse de l’art gothique dans cette région. Les dernières salles concernent davantage la Réforme, puis la contre-réforme, et les difficultés des artistes auparavant engagés pour des œuvres figuratives religieuses qui doivent alors faire face à l’iconoclasme – la destruction ou l’enlèvement des images saintes – officialisée par un mandement de 1530 à Strasbourg.

La partie la plus intéressante était sans-doute la salle de didactique des dessins architecturaux. Le musée de l’œuvre Notre-Dame dispose en effet de la 3ème plus grande collection de dessins architecturaux médiévaux du monde, les premières étant à Vienne et à Ulm, même s’il ne s’agit que d’une trentaine de dessins sur parchemins puis papiers. Pour être exacte ces œuvres sont la propriété de la fondation de l’œuvre Notre-Dame. Cette fondation a été créée à peu près en même temps que la cathédrale, il s’agit de l’institution chargée de l’administration du chantier de la cathédrale qui possède donc toutes les ébauches, projets, sculptures de la cathédrale. Cette fondation existe toujours et a conservé ses locaux dans cette vieille bâtisse gothique qui abrite le musée. Les dessins ne sont visibles que le samedi après-midi entre 15h et 17h et sur réservation – pas plus de 15 personnes, la visite dure 30min – pour des raisons de conservation. Je n’ai donc pas pu les voir. En revanche une salle « didactique » propose quelques reproductions de ces dessins avec, en l’occurrence, un guide pour expliquer les différentes étapes de construction de la cathédrale ainsi que les méthodes de dessin et d’architecture. Enfin les documents ont tous été numérisés et une tablette permet de les visualiser. Un petit texte commente le document et il est possible de zoomer pour mieux voir le dessin. Sehr Sehr interessant !

Je ne peux malheureusement pas me contenter de ces reproductions, je suis donc bien décidée à réserver ma place un prochain samedi pour aller voir les originaux, et je ne devrais pas avoir trop de mal à motiver mes copines archivistes pour m’accompagner.

Je vous conseille d’achever cette visite par une redécouverte de la cathédrale, dont l’entrée est gratuite,cette fois et par l’ascension de la tour la plus haute de France – et je pense que vous les regarderez d’un autre œil maintenant qu’elles n’ont plus de secrets pour vous.

PS: Toutes les photos sont prises avec mon smartphone tout cassé, je n’avais pas vraiment prévu de faire des photos.

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