- Expo du moment – “Présumées coupables” aux Archives Nationales
Pour finir cette semaine toute féministe je suis allée samedi dernier au CARAN, le centre des Archives Nationales au cœur du Marais, pour y voir l’exposition « Présumée coupables ». Malgré le monde – qui eut pensé qu’une expo sur ce thème serait bondée ? – je suis sortie plutôt satisfaite de cette visite.
Pièces d’archives à l’appui, l’expo retrace cinq types de condamnation en justice pour les femmes depuis le Moyen-âge jusqu’à la Libération : les sorcières, les empoisonneuses, les pétroleuses, les collaboratrices et les infanticides. Cinq crimes majeurs qui conduisent des femmes en procès, crimes pour lesquelles elles sont souvent condamnées, mais pas toujours ! L’exposition détaille non seulement le déroulement des procès mais également les processus qui conduisent ces femmes à se retrouver en Justice : délation, profils particuliers (âge, vie marginale, etc), situations difficiles qui poussent au meurtre ou à l’abandon de son enfant, …


Le gros plus : les archives sont dans les vitrines, passionnantes pour qui est paléographe mais peu évocatrices pour les profanes MAIS des écrans proposent la transcription des textes en vieux français et également la traduction en français d’aujourd’hui. On peut ainsi lire les procès verbaux de dizaines et de dizaines de femmes qui décrivent leurs danses sataniques, le calvaire de l’inceste, ou encore les raisons de leur « collaboration horizontale ».
Même si on s’y connait sur certains sujets – par exemple le Moyen-Âge – on apprend forcément quelque chose sur les autres périodes : pour ma part je ne connaissais rien aux pétroleuses, et je n’avais jamais eu l’occasion d’en savoir plus sur les femmes tondues de la libération que ce que nous offrent à voir les films de l’époque (qui sont très durs à regarder je trouve).
Enfin : avoir accès à des documents d’archives est pour moi quelque chose de toujours émouvant, qu’il s’agisse de procès du XIIIe siècle ou de lettres de Louise Michel. Permettre que cette mémoire commune soit diffusée à tous même sur de courtes périodes, seulement lors d’expositions, est primordial ! Il est donc important d’encourager les Archives Nationales qui organisent régulièrement des expositions, souvent quelque peu politiques, et toujours passionnantes !
L’exposition a lieu à l’Hotel de Soubise, rue des Francs-Bourgeois (métro Rambuteau) jusqu’au 27 mars 2017 – 6€ l’entrée plein tarif
Pour en savoir plus: site des archives nationales
- Un magazine: CAUSETTE
Il y a deux mois alors que j’attendais patiemment le RER pour rentrer chez les parents en trainant dans le Relais du coin j’ai décidé d’acheter Causette, ce magazine féministe que je n’avais jamais ouvert. J’avais dans les poches tout pile le prix, les textes avaient l’air de valoir le coup, adjugé-vendu ! J’ai eu raison. Malgré le prix prohibitif – mais c’est le cas de tous les magazines il me semble – j’ai dévoré le numéro de janvier, j’ai fait exprès de le laisser chez mes parents, chez mon copain pour le faire lire au plus de monde possible. Causette adopte un ton très ironique, impossible à apprécier si vous n’êtes pas trop second degré : des chapeaux politiquement incorrects comme « Aimer les enfants c’est ne pas en faire ? » pour n’en citer qu’un, avec une ligne éditoriale avant tout féministe mais qui parle aussi beaucoup de politique, des reportages inédits sur d’autres parties du monde. Bref un ensemble qui me plait : je trouve toujours un article à lire selon mon moral. Petit bémol : je pense ne pas être tout à fait d’accord avec leurs critiques culturelles, pas assez critiques justement, à l’inverse du reste du magazine.
Pour celles – ou ceux – qui trouveraient cela trop cher, pensez à regarder dans votre médiathèque, la mienne l’achète chaque mois, et un abonnement à la médiathèque est toujours moins cher.
- Podcast: “Le dictionnaire du féminisme” sur France Inter
Je me suis longtemps dit qu’il faudrait que je profite des tâches répétitives au boulot pour écouter des postcasts, c’est chose faite cette semaine après avoir vu passer sur twitter une annonce pour un épisode de « La marche de l’histoire » de Jean Lebrun –France Inter – sur le féminisme, ou plus exactement sur le Dictionnaire du féminisme, paru il y a peu aux Presses Universitaires de France sous la direction de Christine Bard.
Christine Bard n’est pas une inconnue, c’était la prof de Jéromine, l’archivoyageuse, pendant sa licence d’histoire, et c’est surtout celle qui a fondé en 2000 le centre d’archives du féminisme. Pourquoi un centre d’archives ? Parce que dès le départ les féministes, et les associations féministes ont produit de nombreux documents, collectés et réunis en 3 lieux : la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine et la Bibliothèque Marguerite Durand à Paris, et la BU d’Angers où le fonds d’archives est accompagné d’un fonds documentaire unique de 10000 ouvrages sur le thème du genre et du féminisme.
Pour en savoir plus je vous conseille, bien entendu, d’écouter le podcast !