Que faire à la Réunion? Mon Top 10.

Presque un an que je suis devant cette page blanche à essayer de faire un top ou un résumé de la Réunion sans parvenir à écrire quoi que ce soit. J’aime bien commencer à parler d’une destination en proposant une présentation courte et objective qui donne envie d’en voir davantage. Ca parait facile, la Réunion c’est beau, c’est magique, c’est varié, je devrais avoir plein de lieux à vous conseiller. Oui mais. Je n’arrive pas à être objective.

Je constate que j’y ai vécu et que je n’y suis pas seulement passée en vacances, même si c’était pour un temps très court. Mon top de la Réunion, si je devais vous donner ce qui me vient en tête en premier ce serait celui-là :

Les couchers de soleil depuis le parking de l’intermarché des Camélias quand on fait les courses en rentrant du boulot, la nuit tropicale depuis la maison avec la lune en sourire qui se cache derrière les palmiers, les zoizo cardinales, les merles Maurice et les Payanké (paille en queue) qui survolent la maison le matin, les vendredi soirs qui s’achèvent sur la plage avec un cocktail après une bonne heure d’embouteillages, la vue au coucher et au lever quand on bivouac le week-end, les midis passés à tester les gâteaux du café Bois la tasse sur la place de la cathédrale à Saint-Denis, la mise en place des décorations de noël sur les palmiers du centre-ville, les dimanches soirs à Boucan-Canot ou au Barrachois, les fruits, les fleurs, les arbres, les flamboyants qui rougeoient, le son détonant des pluies tropicales sur le toit de la Kaz’, la vue sur Saint-Denis depuis le jacuzzi (oui, on avait un jacuzzi), nous en voiture qui longeons la nouvelle route du littoral qu’on finit par apprécier, les rougails, les caris, les cot citron et les dodo Riesler, le son du muezzin le soir à 18h qui monte dans les hauteurs, les confitures, les litchis dont on se gave, l’horoscope du matin et les pubs en créole à la radio, finir la journée au lagon après une rando, traverser les ravines asséchées et crier de joie en passant la patate-à-Durand, et puis la nuit, toujours la nuit.

Mais tout ça, ça ne vous renseigne pas tellement sur la Réunion en général, sur ce qu’on peut y voir et ce qu’on peut y faire, je tente donc de sortir quelques instants de ma nostalgie pour prendre un ton un peu plus objectif et vous présenter les quelques lieux et activités que j’ai beaucoup, mais alors beaucoup appréciés à la Réunion. Il va de soi que je n’ai pas mentionné l’activité de randonnée puisque c’est un must do à la Réunion, je ferais probablement un article entier dédié à ce sujet.

  • Les trois cirques : Mafate, Salazie, Cilaos

Je commence par un facile : il faut aller voir les cirques, tous si vous le pouvez car chaque cirque à sa petite particularité. Qu’est-ce qu’un cirque à la Réunion ? Il s’agit de caldeira provenant de l’effondrement d’un ancien grand volcan : le piton des neiges, aujourd’hui le plus haut point de la Réunion. Les trois cirques entourent le Piton des neiges et il est possible de passer, à pied, de l’un à l’autre.

Mafate, le plus connu, n’est accessible qu’à pied ou en hélicoptère mais vous pouvez choisir d’admirer depuis différents points de vue (le cap noir, la Maïdo, etc.) si vous n’avez pas le courage de vous lancer dans deux journées de rando.

En descendant du col des Boeufs
Vue sur le Maido depuis La Nouvelle, capitale de Mafate

Le luxuriant Salazie est sûrement mon cirque préféré, la lumière de fin d’après-midi sur les multiples cascades qui s’écoulent le long du trajet jusqu’à Hell-Bourg vaut son pesant d’or.

Arrivée sur Salazie en hélicoptère
Vue sur Salazie depuis le gîte de Bélouve où on passerait bien la nuit.
Route vers Salazie le vendredi soir en sortant du travail.

Enfin le sportif cirque de Cilaos rappelle par certain côté les Alpes. C’est là que vous pouvez faire des initiations au canyoning après avoir conduit sur la superbe, mais tournoyante, route de 400 virages !

Avant de partir en canyoning au canyon de Bras rouge
  • Faire du bivouac

S’il y a vraiment une chose à faire à la Réunion c’est de bivouaquer, c’est autorisé presque partout et il existe de nombreux kiosques aménagés pour y manger facilement et planter sa tente à côté. Sur le chemin du volcan, sur le chemin du Maïdo, le long de la route des laves, sur les plages de la côte Sud et Ouest : autant d’endroit qui laissent le souvenir d’un réveil pas comme les autres. En deux mois nous avons bivouaqué pratiquement toutes les semaines, parfois une seule nuit, parfois deux. Nous partions le vendredi soir pour ne revenir que le dimanche en fin de journée. Prendre la route des Tamarins avec ses airs de vacances où chercher les temples hindous et les arcs-en-ciels de la route de l’Est jusqu’à trouver où poser ses affaires pour le soir. Un plaisir que j’ai découvert là-bas.

Le meilleur spot de bivouac : sous un arbre près de la coulée 77
  • Le Maïdo

C’est ici que nous avons commencé la découverte de la Réunion, et heureusement puisqu’une semaine plus tard un immense incendie ravageait le Maïdo durant plusieurs semaines, le rendant inaccessible.

Vue sur le Maido depuis l’hélicoptère

La route qui mène au Maïdo est à elle seule une découverte : passée la route des Tamarins on commence à monter dans les hauts et apparaît une forêt de cryptomérias dans sa brume. Ca tourne, ça tourne, ça tourne en plein brouillard puis on passe au-dessus des nuages. J’ai eu la chance de profiter du coucher du soleil ET du lever du soleil puisqu’on a bivouaqué au sommet – il y a fait un froid de canard, 6 degrés. Tout le long de la route des kiosques de pique-nique et des espaces pour bivouaquer sont prévus. Sous les cryptomérias ou avec vue sur la mer, difficile de choisir.

Le Maido au soleil levant

Du Maïdo se dévoile l’une des plus belles vues sur Mafate. On aperçoit les ilets de Marla et de La Nouvelle, le village d’Aurère en contrebas. Au lever du soleil, quand la brume s’efface, le soleil pointe son nez derrière l’immense piton des neiges, et illumine un à un les ilets de ce cirque coupé du monde.

Au soleil couchant, une mer de nuage recouvre l’océan indien
  • Les bassins et cascades de Saint-Gilles

Des cascades il y en a à foison à la Réunion, mais celles-ci m’ont fait un effet particulier car rien n’indique qu’elles existent ! Et pourtant c’est un des lieux de baignade des dimanches après-midi. Sur la route qui mène vers le lagon se trouve un vendeur de bord de route près d’un chemin de terre. Et des tonnes de voitures garées. Les bassins de Saint-Gilles ne sont pas officiellement autorisés mais des grands trous permettent de passer à travers les grillages, et c’est NORMAL. Il s’agit de canalisations et de barrages, invisibles depuis la route et qui sont posés au milieu de cette mini savane. On longe les canalisations jusqu’à arriver à des bassins, au nombre de trois : bassin cormoran, bassin des aigrettes et bassin malheur, idéal pour se baigner dans une eau bien fraîche…avant de finir au lagon quand même !

  • La route du Volcan

Au-delà du volcan, qui vaut en lui-même le détour, la route pour atteindre la porte d’entrée du Piton de la fournaise est un voyage inoubliable. Nous avons parcouru la route trois fois aller/retour, dont une fois à la tombée de la nuit pour aller voir l’éruption et malgré les 2h30 de route depuis Saint-Denis ça a été à chaque fois un plaisir. Après avoir bifurqué vers Saint-Benoît depuis la route de l’est, la route se dirige vers les pitons végétaux de Plaine des palmistes. On grimpe alors en direction de la Plaine des caffres, plaine la plus surprenante de la Réunion. D’un côté des douces collines verdoyantes où paissent les vaches, de l’autre la silhouette imposante du Piton des neiges.

Traversée de la Plaine des caffres
Dernière montée au volcan au crépuscule, le Piton des neiges se dessine dans la brume

On entame alors la dernière montée : celle qui mène au territoire du volcan. Ici encore des kiosques sont posés non loin de la route pour les pique-niques du dimanche, il y a de la place pour bivouaquer et plusieurs fois les nuages nous cueillent sans prévenir, comme souvent à la Réunion. Quand on atteint le sommet de la montée, la vue se dégage sur un paysage à nul autre pareil : la Plaine des sables, étendue rouge traversée par une route de terre où les voitures cahotantes avancent péniblement. On arrive à destination.

  •  Les cases créoles

J’ai déjà mentionné le village d’Hell-Bourg qui abrite de belles cases créoles, mais cet habitat historique de la Réunion se trouve dans d’autres villes et villages. Je regrette de n’avoir pas eu l’occasion de me rendre au village d’Entre-Deux, célèbre pour ses cases, mais j’ai eu tout le loisir d’admirer les belles cases de la rue de Paris à Saint-Denis. Ne vous contentez pas d’arpenter cette grande rue, les rues adjacentes fournissent également de beaux exemples de vieilles demeures créoles certaines majestueuses, d’autres plus cozy. Un héritage culturel à ne pas manquer.

Centre de Hell-Bourg
  •  Le lagon vers la Saline et Trou d’eau

Le lagon rythme la vie des habitants de la Réunion, en particulier quand on vit à Saint-Denis ou sur la côte ouest. Le pique-nique familial du dimanche sur la plage de l’Ermitage en est un bon exemple, et c’est une chose à faire que de s’acheter un cari à emporter pour le déguster entre les racines de filaos.

Mais mon endroit préféré du lagon c’est le lagon de Saline, et dans une moindre mesure la plage de Trou d’eau. Il s’agit d’une portion du lagon plus calme, moins familiale, donc plus facile de trouver où poser sa serviette. Les bars à proximité sont aussi mes préférés (le planche Alizé notamment). Et enfin les coraux sont superbes à cet endroit ! Vous pourrez également louer de quoi faire du paddle à la plage de trou d’eau. J’ai tenté mais ce fut un échec cuisant !

Même pas besoin de masque et de tuba pour regarder les poissons
  • La route des laves

Encore une route, oui mais il faut dire qu’elles sont bien les routes à la Réunion ! Celle-ci en particulier puisqu’elle est régulièrement refaite à cause des coulées de laves des éruptions du piton de la Fournaise. Ca pose le cadre. La route du sud-sauvage part de Sainte-Rose et de son église qui a miraculeusement échappé à la coulée de lave de 1977, il faut descendre de sa voiture pour venir admirer la coulée noire se jetant dans la mer, créant des falaises de basaltes.

La route se poursuit jusqu’à Saint-Philippe alternant bords de mer idylliques, comme l’Anse des cascades où il fait bon s’arrêter pour un pique-nique (encore !) entre les palmiers, et paysages quasi-désertiques comme le Grand Brûlé, partie basse de l’enclos du volcan d’où découlent la plupart des coulées de laves.

Le Grand Brûlé, là où la lave s’écoule vers la mer
Arrivée sur le Grand Brûlé depuis Sainte-Rose
  • Le trou de fer et la forêt de Bébour-Bélouve

La forêt de Bébour-Bélouve est une des seules forêts primaires de France, c’est-à-dire une forêt qui n’a pas été touchée par les activités humaines et qui contient des espèces indigènes. Dès la route on aperçoit ces immenses fougères arborescentes qui m’ont fascinées immédiatement. La randonnée pour atteindre de belvédère n’est pas facile, beaucoup de montées et descentes, nous avons notamment choisi de passer via le terrain « avec risque de boue », et décidément j’aime avoir l’impression d’être Lara Croft en randonnée. A l’arrivée ma récompense est inoubliable : bienvenus dans Jurrassic Park !

Le Trou de Fer, la plus belle vue à mon goût
  •  Grand-Bassin

Aussi beau que dur. J’aurais surement davantage apprécié Grand-Bassin en m’y rendant en fin de séjour, mais le hasard a fait que nous avons réalisé cette randonnée lors de mon deuxième week-end, et que c’était l’une des plus dures. Mais rassurez-vous, point besoin de s’épuiser physiquement pour admirer le presque cirque de Grand-Bassin, dont la formation et l’isolement rappelle Mafate. Le belvédère de Bois-Court, accessible depuis la plaine des Caffres, permet de se rendre compte de la grandeur du lieu. L’un des plus beaux points de vue de l’île.

Grand-Bassin dans les nuages
Vue depuis le belvédère qui surplombe la vallée cachée de Grand-Bassin

Ainsi s’achève ce premier article sur la Réunion, un condensé de deux mois très riches en découvertes qui m’ont surtout donné envie de rapporter en métropole certaines façons de vivres, et de retourner très rapidement en outre-mer pour y découvrir d’autres territoires. On se retrouve vite, j’espère, pour de nouveaux articles réunionnais car j’ai encore moult choses à vous montrer!

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